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NOs pratiques

L’Institut vous présente son travail sur le soin poétique

Théorie et pratique du soin poétique

Il s’agit pour nous d’allier notre apport théorique à l’expérience, de mettre en pratique la conception élargie du soin que nous visons, d’élaborer et faire découvrir des approches thérapeutiques qui ouvrent le champ sur ce que soigner veut dire,

sur ce que signifier «bien être» au monde.

Explorer des différentes manières de (se) soigner

Nous vous présentons nos outils théoriques et vous invitons à vivre une expérience directe et sensorielle.

Vous pourrez découvrir et vous initier aux méditations poétiques au parc de la Cerisaie.
Vous pourrez vivre nos cercles poétiques de soin dans une forêt plus sauvage.
Vous pourrez sentir et situer la poésie à l’œuvre dans la relation thérapeutique poétique que nous appelons.

agenda

Tous les vendredis de 13h30 à 14h30
au parc de la Cerisaie – Lyon 4è
Séances animées par Jean Faya, Annick Gotteland et Lya Artur
Accès libre et gratuit

Samedi 27 avril 2024 de 13h00 à 19h00
En forêt 
Séances animées par Lya Artur et Jean Faya
30 € (paiement sur place)

Projet

 

 

En travail !

 

Bientôt les infos !

le soin poétique

en théorie

La base du soin poétique :

la phénoménologie

Le soin poétique trouve selon moi son origine dans la philosophie d’Edmund Husserl de l’intentionnalité. Pour Husserl, le monde naturel, cette représentation du monde que l’on croit commune à tous, est une illusion. Le monde est avant tout notre monde personnel. Il n’est que le résultat de la façon dont notre conscience vise les choses et interagit avec ce qui l’environne.
Ce que l’on pense être le monde est essentiellement notre propre rapport au monde.

De l’intentionnalité, nous pouvons comprendre ainsi que l’univers du patient est pour le thérapeute fondamentalement mystérieux. Le patient est fondamentalement dans son monde propre. Il règne sur un monde en grande partie pour nous inaccessible. Le patient est de ce fait le plus à même de trouver ses bonnes solutions. Il doit être reconnu comme le souverain de son soin.
De l’intentionnalité, nous comprenons encore l’utilité de revenir à ce qui nous apparaît (le phénomène), de porter notre intérêt avant tout sur ce qui est là devant soi, en chair et en os.
De porter notre intérêt sur l’accessible plutôt que de s’illusionner sur l’inaccessible. Il s’agit de retrouver une liberté, de se libérer de l’illusion du monde que l’on nous vend dans les récits médiatiques, politiques, scientifiques et autres.

Alors, changer le monde devient à cette vue tout à fait possible : il suffit de s’affranchir de ce que Husserl nomme «l’attitude naturelle» (celle qui croit au monde «naturel», soit celui que l’on nous vend) et de changer notre intention, changer notre visée, porter notre regard ailleurs.

L’objectif du soin poétique est de viser différemment le monde si celui-ci est mal vécu, et ainsi de faire émerger de nouveaux éléments à la conscience, un autre espace plus favorable à sa santé, un rapport plus harmonieux aux choses, un habiter plus large, de nouvelles possibilités, un soin.

La pratique est donc basée sur l’intention de se lier, de relationner, de dialoguer autrement avec les choses présentes autour de nous. C’est un cheminement d’être à être dont on ne présume pas la trajectoire, un chemin charnel, par les sens, pour trouver un monde plus large et sensuel, pour se vivre de la chair du monde (Merleau-Ponty).

La visée que nous proposons pour investir ce monde plus large de possibilités qu’on ne le pense, l’intention suggérée pour changer notre monde vers un monde qui nous corresponde mieux, est l’ouverture à l’invisible par le langage poétique, et l’inspiration des forces de vie de la nature et de sa beauté.

Le cœur du soin poétique :

la poésie

Le soin poétique comme son nom l’indique se base sur la poésie, pour moi celle d’Hölderlin, de Char, de Rilke, de Chedid. Cette poésie propose une métaphore qui permet de se diriger dans la chair du monde, soit le monde dans son sens le plus large, au-delà de nos présupposés culturels. Elle est le véhicule pour explorer le mystère, un univers plus grand.

La poésie est une voix qui accompagne un chemin de la reliance à l’environnement, au monde visible et invisible. Elle explicite une ouverture à ce qui est.

La poésie permet de vitaliser une pensée ronde, celle de l’analogie, de l’association qui diffère de la pensée carrée, objective et technique. La pensée ronde est celle d’une intelligence ouverte, sauvage, celle de la verticalité, du vécu et de la chair

La poésie fertilise l’imagination par la puissance suggestive de ses moyens de représentations, et alimente la connaissance des vérités éternelles.
La poésie renseigne sur les espérances, permet d’attraper ce que l’on ne sait pas consciemment, de transformer notre rapport au monde, et trouver des solutions pour mieux vivre, pour être en santé.

Une pratique aussi collective,

dans la nature

Le soin poétique peut se pratiquer collectivement. Le groupe permet à la personne qui souffre de ne pas s’isoler dans son symptôme ou dans un soin stigmatisant. Ce retour à la communauté permet de se sentir membre d’un corps commun, de se vivre bien dans monde commun, d’être conforté dans son humanité.

Le soin poétique gagne à se pratiquer dans la nature, et notamment en forêt. La forêt permet de faire silence un temps sur les projections humaines, nos intentions dirigées, les interprétations incessantes, une anxiété propre aux humains (l’horizontalité).
La forêt permet d’accéder à d’autres perceptions, de retrouver le plein air (la verticalité). La forêt propose une visée, une mise en lien avec le processus de vie à l’œuvre dans nature, le rythme des saisons, les éléments, le grand air, l’arbre et l’oiseau, pour que l’esprit soit happé par l’extérieur, vers une inspiration positive, une créativité, l’émergence de nouvelles possibilités. Être en forêt permet une pensée reliée, sauvage donc souveraine, une expérience augmentée qui tisse des connexions avec les choses du monde.

le soin poétique

en pratique

UNE RELATION THÉRAPEUTIQUE POÉTIQUE ?​

une relation thérapeutique poétique ?

Le soin poétique se base une relation thérapeutique qui cherche à se définir comme poétique. Cette «relation poétique» est notre objet de recherche. Le concept est au travail.

Elle vise très sûrement à se tenir en la présence de l’autre, le soigné, en le considérant comme fondamentalement mystérieux, inaccessible. Le patient reste toujours un autre, sans jamais pouvoir être complètement présent et disponible au propre monde du soignant. Et inversement. Il s’agit de chercher inlassablement à être atteint par la proximité essentielle de cet autre, d’écouter dans la plus grande attention, d’être le plus ouvert possible à ses bruissements souterrains. Il s’agit d’être dans un lien autant désintéressé que généreux, un lien dans la bonté. Il semble que la qualité de ce lien en elle-même puisse apporter soin et guérison, avant même les mots ou la livraison de connaissances techniques.


Une relation thérapeutique poétique peut être qualifiée comme une configuration d’appariement, d’accouplement, qui va permettre une transposition de sens entre les deux membres appariés. Soignant et soigné trouvent un espace où échanger leur sens, l’un s’appréhendant conformément au sens de l’autre, tendant ainsi vers une égalité, celle qui reconnaît, qui cherche la souveraineté de chacun sur son monde, une similarité pourrait-on dire, la création d’une conscience commune plus que d’une différence. L’un et l’autre forment une situation commune où le soin suppose une réciprocité et un dialogue, une intention commune de vivre une expérience. Le soin poétique pourrait viser à soigner cette situation commune formée par le couple «soigné-soignant» plus que le seul individu, par une vision solidaire. Le soin de l’un serait le soin de l’autre. La réciprocité se distingue du copinage et de la familiarité. Il s’agit marquer sans ambiguïté cette distinction en tenant fermement l’intention du soin de l’autre qui anime cette relation.


Une relation thérapeutique poétique laisse toute la place au surgissement, à la création, à l’apparaître dans l’instant. Elle vise à se déconditionner de la pauvreté des mots et de notre langage, de l’échafaudage conceptuel permanent dans lequel nos vies sont empêtrées.

MÉDITATIONS POÉTIQUES

Tous les vendredis de 13h30 à 14h30

au parc de la Cerisaie – Lyon 4è

Séances animées par Jean Faya

Accès libre

MÉDITATIONS POÉTIQUES

Cette pratique de méditation est une technique de soin qui vise à porter son attention autrement, à viser différemment ce qui est présent. Il s’agit de trouver une liberté, un rapport au monde plus harmonieux, une façon plus large et plus enchantée d’habiter nos existences. Il s’agit de trouver de nouvelles possibilités, guidé par un poème, comme une voix qui accompagne le voyage et fertilise notre imagination, nous lie à la beauté et renseigne ainsi nos espérances.

La séance dure une heure, en plein air, dans la régularité, si possible toute l’année et quelle que soit la météo, pour proposer comme visée et inspiration le processus de vie à l’œuvre dans le lieu qui nous accueille : le rythme des saisons, la façon d’être des arbres, des oiseaux, du ciel, de la terre, des éléments et de tout ce qui habite la séance.
Le déroulé comporte un temps d’introduction, une première méditation guidée par le poème du jour, et une seconde méditation en silence.

Cercles poétiques de soin

1 séance par trimestre
4 h – en forêt

Séances animées par Lya Artur et Jean Faya

30 € (paiement sur place)

Cercles poétiques de soin

Le cercle poétique de soin est une pratique de soin poétique qui se déroule en forêt sur un temps plus long que la simple méditation, soit 4 heures environ. La séance est basée sur un rituel toujours identique qui vise à nous extraire radicalement de tous nos rapports habituels et quotidiens avec les choses du monde. Il s’agit de nous libérer des compréhensions prédonnées pour nous ressaisir comme source principale de la compréhension de ce que nous sommes et des solutions à nos difficultés, ressentir nos possibilités propres, en dialogue et en relation avec tous ceux qui sont dans le lieu naturel qui nous accueille. Il s’agit de quitter la seule horizontalité de notre vie quotidienne et d’investir la verticalité du monde, comme nous y invite Maurice Merleau-Ponty, vivre et investir de nouveaux liens.
Le cercle propose une immersion très progressive dans le monde de la forêt en silence.


L’APRÈS-MIDI COMMENCE PAR UN TEMPS D’INTRODUCTION


Rappel des principes et intentions du cercle, observation, présentation des participants, salutation des éléments et du lieu. La lecture du premier poème, le poème «luciole», éclaire la thématique qui est proposée pour tout le déroulé.


IL S’EN SUIT UN TEMPS DE MÉDITATION


Il est guidé par la lecture du deuxième poème, le poème «chemin», toujours du poète Friedrich Hölderlin. Il propose une direction pour la séance, une description, une mise en image de la nature et de la situation présente, comme la proposition d’une voie possible à emprunter ensemble, à explorer.


PUIS NOUS PROPOSONS «LE VOYAGE POÉTIQUE»


Du visible vers l’invisible, c’est-à-dire de ce qui est déjà perçu, vers ce qui est à percevoir, qui n’attend que notre regard et notre attention. Le voyage poétique est ainsi le temps de l’imaginaire, c’est-à-dire cette invitation à mettre en image tout ce que nos sens, notre conscience, notre intelligence n’ont pas encore rencontrés (l’invisible du monde). S’y rendre disponible et le laisser apparaître, s’ouvrir au surgissement, à la prise de conscience. C’est amener notre être dans un champ plus ouvert, métaphorisé et coloré par l’univers d’Hölderlin. L’emploi de l’imagination est complètement subordonné à la perception des mouvements ici, entre les participants, les habitants et la vie de la forêt. Il ne s’agit pas de créer une pure fiction. Il s’agit d’une «co-représentation». La représentation imaginaire doit aller main dans la main avec la perception, fertiliser notre imaginaire par le groupe, la forêt, le vent, les oiseaux… 

Ce temps de l’imaginaire est soutenu par le son du tambour, celui d’Artur Rimbaud : « Un coup de ton doigt sur le tambour décharge tous les sons et commence la nouvelle harmonie ».

Il y a toujours une intention proposée pour le voyage. C’est le moteur, la flèche qui emmène. L’intention, c’est d’aller dans le «non encore perçu» et dans le dialogue avec les choses, pour y effectuer un travail. L’intention peut-être une question posée, la demande d’un éclaircissement ou d’une exploration, une demande de soin. On vise ainsi cette habilité à aller chercher des réponses à nos questions (qui surgissent face à une curiosité, un désordre, une maladie) en dehors du périmètre de la question, soit à chercher une réponse à la question au-delà du champ de la question, c’est-à-dire en emportant la question et son contexte, dans un autre contexte, et se donner la possibilité par cette ouverture de trouver des solutions inédites.

Comme l’écrivait encore Rimbaud, l’objectif des cercles poétiques est bien d’être poète, soit de travailler à se rendre voyant, arriver à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens, pour trouver des solutions nouvelles. Il s’agit simplement d’habiter poétiquement le monde et d’en saisir la vertu thérapeutique : se tenir en la présence du mystère, de l’invisible et être atteint par la proximité essentielle des choses. Trouver une liberté, vivre et (re)trouver sa souveraineté, vivre et trouver des possibilités, des voies pour vivre mieux, une harmonie.

Le corps poésie

Au travail

Patience, patience…

Les informations bientôt

Le corps poésie

Le corps poésie est notre nouveau projet de pratique, autour d’un soin poétique par le corps. Ce sera une nouvelle déclinaison du travail de recherche de Let-Know Café. Devenir un corps poésie pour vivre mieux… Allez à la rencontre de douze sources pour devenir corps poésie ?!? Peut-être votre prochaine grande aventure !!! On vous en cause dès que l’on a bien avancé.

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