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NOs conseils de lecture

ANTHROPOLOGIE DU SOIN

couverture sauver sa peau

ALLUÉ Marta (1996). Sauver sa peau.
Voilà un livre précieux. C’est l’histoire de Marta, une jeune femme professeur d’anthropologie de 30 ans, qui se brûle très gravement à 80 % lors de l’incendie de son camping-car pendant ses vacances. Elle est donnée pour morte. Mais une volonté de fer lui permet doucement de sortir du vide. Quatre ans après le drame, elle reprend la plume pour raconter son trajet de douleur et la reconquête de soi, toujours dans une émotion contenue, et non sans une certaine colère. Un très bel exemple d’anthropologie réflexive.
ALLUÉ Marta (1996). Sauver sa peau. Paris : Salmie Arslan, 191 p.

Petite-bibliotheque-d-anthropologie-medicale

BENOIST Jean (2008). Petite bibliothèque d’anthropologie médicale. Une anthologie.
Jean Benoist, en patriarche de l’AMADES (Anthropologie médicale appliquée au développement et à la santé) propose de rassembler dans ces deux ouvrages des courtes analyses de quelque 300 ouvrages ayant trait à l’anthropologie médicale. C’est en tout cas une bonne promenade dans le petit monde de ces écrits, notamment pour qui veut s’initier à l’univers des anthropologues de la santé.
BENOIST, Jean. (2008). Petite bibliothèque d’anthropologie médicale. Une anthologie. (tome II). Paris : Les Classiques des sciences sociales, 464 p.

BENOIST Jean (1996). Soigner au pluriel. Essais sur le pluralisme médical.

BENOIST Jean (1996). Soigner au pluriel. Essais sur le pluralisme médical.

Jean Benoist, notre père, a là pour ambition de mettre à jour les facteurs qui influent sur les itinéraires thérapeutiques de malades qui semblent s’accommoder facilement de l’usage simultané d’une pluralité de soins apparamment contradictoires et fondées sur des théories médicales incommensurables. Il souligne ainsi l’impact des « ethnomédecines » sur les dynamiques identitaires et la pluralité des corps de logiques « alternatives » qui encadrent les comportements individuels.

BENOIST Jean. (1996). Soigner au pluriel. Essais sur le pluralisme médical. Paris : Karthala (Médecins du monde), 520 p.

DIASIO Nicoletta (1999). La science impure.

DIASIO Nicoletta (1999). La science impure.

Nicoletta Diasio est anthropologue. Elle nous offre cet ouvrage sur les rapports entre anthropologie et médecine à travers le temps et à travers l’Europe. Elle interroge notre quête de pureté mythique. Nous avons particulièrement apprécié évidemment son éloge de la double formation médecin-anthropologue 😉.

DIASIO, Nicoletta. (1999) La science impure. Anthropologie et médecine en France, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas. Paris : Presses universitaires de France. Sciences sociales et sociétés, 286 p.

FAINZANG Sylvie (2001). Médicaments et société.

FAINZANG Sylvie (2001). Médicaments et société.

L’auteur se penche ici sur les pratiques autour de la prescription par le médecin d’une ordonnance (acheter les médicaments, gérer les prescriptions) à l’occasion d’une recherche de cinq années dans les départements de l’Hérault et du Gard en milieux rural et urbain, auprès des malades, de familles de malades, de médecins, d’infirmières et membres de communautés religieuses. La dimension culturelle choisie pour étudier les comportements vis-à-vis de l’ordonnance est bien celle de l’appartenance ou l’origine religieuse. Il fallait y penser ! C’est la question de la soumission à l’autorité, et particulièrement à l’autorité écrite, qui est ici traitée. Intéressant.

FAINZANG Sylvie (2001). Médicaments et société. Paris : PUF, 156 p.

FASSIN Didier (1992). Pouvoir et maladie en Afrique. Anthropologie sociale dans la banlieue de Dakar.

FASSIN Didier (1992). Pouvoir et maladie en Afrique. Anthropologie sociale dans la banlieue de Dakar.

Dans cet ouvrage, l’auteur pose la question de la relation entre le pouvoir et le savoir autour de la maladie et de son traitement. Didier Fassin part du récit initiatique de Nianguri, devenu guérisseur pour échapper au mal, et nous propose un cheminement dans Pikine, banlieue de la ville de Dakar au Sénégal. Il oriente particulièrement son approche vers la question des inégalités sociales devant la santé et celle des pouvoirs mis en jeu autour de la maladie, prouvant ainsi que les désordres du corps et de l’esprit ne relèvent pas du seul domaine du symbolique. On aime ce livre +++ !

FASSIN Didier (1992). Pouvoir et maladie en Afrique. Anthropologie sociale dans la banlieue de Dakar. Paris : PUF, 359 p.

MASSE Raymond, BENOIST Jean (2002). Convocations thérapeutiques du sacré.

MASSE Raymond, BENOIST Jean (2002). Convocations thérapeutiques du sacré.

Les auteurs soulignent, par cet ouvrage, que le sacré est loin d’avoir laissé le champ entièrement libre au profane dans la gestion de la souffrance et de la maladie, contrairement à l’idée d’un certain « désenchantement du monde ». Et Jean Benoist invite à distinguer le corps-objet, qui est au centre des sciences de la nature et le corps-sujet, ou corps vécu, tel que le malade le conçoit. En réaffirmant que soigner n’est pas guérir, il tient à replacer la religion du côté du « prendre soin » du malade, mais pas de celui de la guérison.

MASSE Raymond, BENOIST Jean (2002). Convocations thérapeutiques du sacré. Karthala, 493 p.

MOULINIÉ Véronique (1998). La chirurgie des âges

MOULINIÉ Véronique (1998). La chirurgie des âges : corps, sexualité et représentations du sang.

Cet ouvrage mène une ethnologie des actes chirurgicaux, ou en tout cas des ablations, à tel âge et à partir du XIXe siècle et ce jusqu’à nos jours : ablation des amygdales, des végétations, de l’appendice, de l’utérus, de la prostate… « Du coup de bistouri aux images des saints, en passant par les saisons et les mouvements de la sève, le sens des chirurgies contemporaines déborde de toute part le bloc opératoire, car elles ont pour ultime effet, et pour la justification, le rétablissement de cette santé essentielle qu’est une physiologie harmonieuse » (p. 315).

MOULINIÉ Véronique (1998). La chirurgie des âges : corps, sexualité et représentations du sang. Paris : Éd. de la MSH, 341 p.

SCHMITZ Olivier (2006). Soigner par l’invisible. Enquête sur les guérisseurs d’aujourd’hui.

SCHMITZ Olivier (2006). Soigner par l’invisible. Enquête sur les guérisseurs d’aujourd’hui.

Voilà un bon bouquin où se mêlent magie, religion et science. Tous les ingrédients d’une bonne anthropologie où chacun, guérisseur ou savant, essaie à sa façon de percevoir l’invisible et le visible. D’ailleurs, quels malades ne suivent qu’une seule d’entre elles ?

SCHMITZ Olivier (2006). Soigner par l’invisible. Enquête sur les guérisseurs aujourd’hui. Paris : IMAGO, 250 p.

VEGA Anne (1993). Une ethnologue à l’hôpital. L’ambiguïté du quotidien infirmier.

VEGA Anne (1993). Une ethnologue à l’hôpital. L’ambiguïté du quotidien infirmier.

Il s’agit là d’un beau travail d’ethnologie centré sur le monde infirmier à l’hôpital. L’hôpital, ce « monde impitoyable » qui produirait chez les soignants des processus de défense inconscients et une capacité d’aveuglement… En tout cas, cet ouvrage donne des billes pour comprendre le malaise infirmier et la souffrance refoulée de ne pas pouvoir travailler dans de meilleures conditions.

VEGA Anne (1993). Une ethnologue à l’hôpital. L’ambiguïté du quotidien infirmier. Paris : Éditions des archives contemporaines, 213 p.

THOMAS Louis-Vincent (2000). Les chairs de la mort.

THOMAS Louis-Vincent (2000). Les chairs de la mort.

Voici un livre que nous avons aimé. Comme nous allons mourir un jour, il nous permet de nous mettre en situation, pour soi et pour ceux que l’on aime, de penser la mort. C’est un voyage assez exhaustif dans ses différents aspects. Mort comme source de vie. Mort que l’on refoule. Mort avec ses réalités quotidiennes, banales. Et la référence constante à la vie africaine offre un décentrement très riche !

THOMAS Louis-Vincent (2000). Les chairs de la mort. Paris : Institut d’édition. Sanofi-synthelabo, 572 p.

HERITIER Françoise, XANTHAKOU Margarita (2004). Corps et affects.

HERITIER Françoise, XANTHAKOU Margarita (2004). Corps et affects.

Les deux auteurs abordent ici cette question centrale pour nous, celle du corps, de ses affects, sensations, émotions, sentiments. « Et la cognition n’échappe pas à la médiation du corps » (p. 68). L’ambition est d’explorer les affects afin d’élargir l’éventail de la diversité culturelle et d’ouvrir d’autres voies à l’anthropologie cognitive. Mais bien vite fait irruption dans ce projet le corps féminin. Et nous sommes invités à peser la femme au-delà des seins, sexe, clitoris et utérus… Ok d’acc !

HERITIER Françoise, XANTHAKOU Margarita (2004). Corps et affects. Paris : Odile Jacob, 384 p.

KECK Frédéric (2010). Un monde grippé.

KECK Frédéric (2010). Un monde grippé.

L’auteur analyse ici l’épisode de pandémie grippale H1N1 de 2009. C’est un exemple intéressant du travail d’un anthropologue contemporain et proche. Son interrogation sur la dimension mythique de l’épidémie est à lire.

KECK, Frédéric (2010). Un monde grippé. Paris : Flammarion, 351 p.

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