Je marche

Je marche entre mes ombres et ma quête de joie

La neige striée de sentiers

Boit l’encre de chaque mot

J’attends un geste de lumière

Posé sur l’énigme fragile

Nous sommes débout comme après la pluie

Quand flotte un monde neuf autour de nous

Les lucioles vacillent

Dans un théâtre d’heures

(…)

Ce n’est plus seulement l’hiver

Ses marées au gout de glace

Qui mordent comme des bêtes

Mais du temps qui se lève

Plus léger plus coloré

Un monde surgit

Dans le reflet de la mémoire

Prononce un commencement

Ce sera comme un souvenir

Qui s’ouvre   ce sera une main

Avec des longues lignes enchevêtrées

La langue de nos destins

impossible à lire ce sera

La sensation du corps

Dans les humeurs de la terre

Ce sera comme une soif de clarière

Dans le fracas des ombres

L’empreinte d’un avenir

Plus haut que la forêt     ce sera

L’épine indécise

Entre l’écorce et le noyau

Ce sera un peu de lumière

Pour décider du paysage

Hélène Dorion – Mes forêts